Depuis le mois de mars, avec la baisse importante que nous avons connue dans les marchés boursiers, certains se demandent comment ils ont pu ignorer les signaux d’alarme. De notre perspective d’aujourd’hui, il peut sembler évident que le prix des actions était élevé sur les marchés, que la menace du coronavirus planait depuis décembre, et même qu’on aurait dû savoir que nous n’étions pas prêts pour une pandémie de cette ampleur.
Évidemment, maintenant que nous sommes passés par une chute financière brutale, réécrire l’histoire est devenu le passe-temps favori de ceux qui prédisent le futur une fois que les événements se sont déjà déroulés. Ce sont les mêmes qui se réclament de l’avoir toujours su, et qui se désolent de voir que ça ne se serait pas passé comme ça si on les avait écoutés!
La tentation est donc grande de s’autoflageller et de se dire comme Richard Desjardins : « J’aurais dû, ben dû, donc dû »! Or, la réalité est que des milliers de personnes qui travaillent dans le secteur financier à travers le monde n’ont pas prévu ce qui s’est passé. Et ce, malgré le fait que c’est leur travail quotidien de voir les risques et de les soupeser afin de profiter des opportunités. Si ces spécialistes sont passés à côté, comment les investisseurs auraient-ils pu identifier le moment exact où il fallait vendre? En réalité, personne ne pouvait le faire, et personne ne pourra le faire dans le futur.
Selon les experts, le deux événements qui se sont produits, soit une pandémie et une baisse des marchés boursiers, n’étaient pas des « cygnes noirs », soit des événements imprévisibles qui ont une faible probabilité de se dérouler. Le risque pandémique est connu depuis longtemps, et le risque d’un krach boursier l’est aussi. Ce sont des risques courants, face auxquels il faut se préparer et qu’il faut contrebalancer par des actions raisonnables et mesurées.
En ce qui concerne la pandémie, il se peut que le risque ait été mal calculé, entre autres en acceptant que tout l’équipement de protection provienne presqu’exclusivement de Chine. On pourrait donc dire qu’il a manqué un élément important : de la diversification dans les fournisseurs. Dans le cas des marchés boursiers, la préparation à un marché baissier est surtout basée sur une rigoureuse évaluation des risques et d’une distribution de ceux-ci dans les portefeuilles, en privilégiant la détention de fonds diversifiés géographiquement et sectoriellement. Ainsi, lorsqu’un marché est plus affecté qu’un autre, tous les œufs ne sont pas dans le même panier. Comme pour les pandémies, la diversification constitue une partie de la réponse.
En ce moment, il est difficile de voir au-delà du brouillard. Bien que ce ne soit pas facile, il faut demeurer confiant que tout cela aura une fin. C’est d’ailleurs l’invitation que nous lance Marc St-Pierre dans sa lettre trimestrielle (que vous trouverez ICI).
• Personne ne peut prédire le moment où la crise que nous vivons sera derrière nous. Des entreprises ne survivront pas, d’autres trouveront le moyen de profiter de nouvelles opportunités. Un jour les gens reprendront une vie plus normale et l’économie suivra.