1 février 2020

Finalement, l’année 2020 aura été profitable au niveau des rendements boursiers et obligataires. Cependant, rappelez-vous les prédictions formulées à la fin de 2018. À ce moment, les grandes banques d’investissement étaient particulièrement prudentes sur les perspectives de rendement boursier. Or, en 2019 le S&P 500 a connu des rendements de 25.2% (en $ canadiens) et au Canada, le S&P TSX s’est aussi apprécié de 22.9%.

On me pose souvent la question du moment idéal pour « entrer dans le marché ». Bien entendu, suite à une baisse importante des indices il peut être intéressant d’investir. Si les baisses de 10-15% sont en quelque sorte l’équivalent d’une vente à rabais dans un grand magasin, les corrections boursières quant à eux sont plutôt l’équivalent d’une grande liquidation. Même à un prix réduit, un fonds commun de placement n’est pas sans risque, il peut encore voir sa valeur réduite au cours des semaines, mois ou années suivants. Il faut quand même reconnaître que pour des investisseurs aguerris, acheter suite à une baisse dans les marchés peut s’avérer une approche profitable, dans certaines circonstances.

Mais faut-il pour autant attendre une baisse de marché avant d’investir? L’image qui me vient en tête, c’est celle d’une personne qui arrive à une intersection très achalandée, sans feux de circulation. Pour ceux qui sont déjà allés dans une ville asiatique, comme Hô Chi Minh-Ville au Vietnam, connaissent bien la sensation éprouvée (sinon, voir ICI!). Doit-on s’aventurer dans la circulation et traverser, ou au contraire attendre que le flot de véhicules et de motocyclettes se réduise? En fait, l’approche privilégiée par les locaux est de s’engouffrer dans la circulation, en maintenant un rythme constant et sans s’arrêter en chemin. Étonnamment, en procédant ainsi, on finit par se frayer un chemin et à se rendre de l’autre côté. Alors que d’autres touristes, paralysés par la peur et l’indécision, sont encore à l’intersection et perdent un temps précieux, se contentant de voir les autres avancer.

En matière de placement, une stratégie d’investissement se compare à celle de la traversée de l’intersection au Vietnam. Celle-ci consiste à investir régulièrement, peu importe l’état du marché. L’objectif visé est de réduire le risque lié à la volatilité des marchés financiers. En faisant des dépôts régulièrement dans son compte de placement, l’investisseur profite de toutes les hausses et subit toutes les baisses, bien évidemment. Mais la logique qui sous-tend cette approche est que la valeur des investissements tend historiquement à croître à long terme. L’important est d’être investi pour en profiter.

C’est ce que propose Marc St-Pierre dans sa dernière analyse (que vous trouverez ICI). Il nous rappelle de garder le cap, d’investir de manière régulière et de ne pas se préoccuper de la volatilité à court terme. Lorsque son profil d’investisseur est bien établi, que ses objectifs sont clairs et que l’horizon de placement est à long terme, c’est à mon avis une sage décision.

Ce que je retiens des commentaires sur les marchés cette fois-ci :
• La diversification des actifs (c’est-à-dire investir dans plusieurs classes d’actifs, réparties dans plusieurs marchés géographiques ou autres) est une approche pertinente afin de réduire la volatilité de son portefeuille.
• Lorsqu’un marché fait très bien une année, il faut combattre la tendance naturelle de vouloir y investir davantage l’année suivante. Parfois, la surperformance est liée à des secteurs cycliques, qui ne feront probablement pas aussi bien dans le futur.